Mais c'est quoi, une originale ?

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Une fois, un petit malin m’a expliqué qu’on était des connards parce que l’originale, par définition, il n’y en avait qu’une : le document de travail de l’ « artiste » qui avait produit l’affiche. J’ai essayé d’expliquer ce qu’on entendait par là, mais il n’a rien voulu savoir : je devais lui faire une ristourne de 65 euros, sinon j’étais un voleur. Je l’ai donc sorti avec perte et fracas, et il est allé se faire pendre ailleurs.

Originale : Du coup, nous autres dans le business de l’affiche, quand on dit « une originale », on veut en fait dire « un des exemplaires du tirage original », ce qui bien entendu, a été abrégé avec le temps. Donc, si je vous annonce qu’il s’agit d’une originale, je veux dire qu’elle a été imprimée à la sortie du film (enfin, un peu avant), en nombre limité, pour promouvoir le film lors de sa sortie et après. C’est le seul type qui soit OBLIGATOIRE, et il existe toujours au moins en 60x40 et en 120x160.

Il arrive parfois qu’il y en ait plusieurs (souvent deux, mais parfois plus) ; on parle alors de l’ « originale, modèle A » ou « Modèle B ».

Préventive : Vous aurez peut être remarqué que, pour faire la promo du film avant sa sortie (parfois très longtemps avant), sort une affiche à laquelle manque le cartouche d’informations en bas (le réalisateur, les acteurs, la production) ; par contre, elle porte, à la place, la date de sortie du film. Elle a un visuel différent, et parfois le nombre de modèles est impressionnant (comme pour Kaamelott (7), Antman (5), ou les huit salopards(8)) ; on appelle ça une affiche Préventive. Le tirage est souvent moins important, tous les films n’en ont pas (même si ça tend à se généraliser), et le visuel n’est pas toujours intéressant (Star wars, c’est toujours un fond étoilé, avec le logo en haut, et la date en bas, point). Il arrive cependant que la préventive soit aussi (voir plus) connue que la définitive (Interstellar, par exemple), ou plus emblématique (n’importe quel James bond récent).

Ressortie : Parfois, quand un film a eu beaucoup de succès, il sort de nouveaux en salle. Ceci ne déclenche pas toujours la production d’une nouvelle affiche (le film ressort pour une soirée dans trois petits cinés parisiens, yay !), mais quand il s’agit d’une ressortie nationale, on produit une affiche dite de « ressortie ». Elle peut avoir le visuel de l’originale (Peau d’âne) ou pas (le « ou pas » tend à se standardiser, il était une fois dans l’ouest, par exemple), et les quantités (et qualités) sont variables. Elle est (et c’est logique), plus récente que le film (mais il y a des exceptions, par exemple le château dans le ciel, dont la ressortie est pratiquement contemporaine de l’originale).

Il arrive également qu’un même film, particulièrement populaire, ait droit à plusieurs ressorties successives (comme la plupart des vieux Disney). Il existe alors plusieurs affiches différentes, et chacune, datant d’époques différentes a sa propre côte.

La ressortie utilise généralement les formats courants (120x160 et 60x40). On notera cependant les ressortie Action gitanes, Cinéclassic et Les Accacias, qui emploient généreusement le 120x80.

Retirage : pratique étrange, qui peut sembler faire double emploi avec le poster, le retirage est une ressortie de l’affiche sans le film ; l’affiche a tellement plu qu’on l’imprime de nouveau ! Extrêmement rare (voir anecdotique), le retirage est généralement de qualité inférieure à l’originale (voir franchement dégueulasse, comme le Lac aux requins), présentant sur le poster l’avantage du grand format (120x160), mais c’est à peu près tout.

Relance : encore plus rare que le retirage, la relance est une seconde originale, qui sort au bout de plusieurs semaines d’exploitation du film afin de relancer l’intérêt. A dire vrai, le seul exemple qui me vient en tête est le Jeanne d’Arc de Luc Besson. Je l’ai mis par acquis de conscience, soucis de complétion, et, vous commencez à me connaitre, pour lme la peter, mais franchement, c’est pas le type qu’il faut retenir.

Reproduction : qu’on appelle aussi poster, dans notre jargon. On réutilise le visuel d’une affiche (parfois étrangère, parfois restaurée, parfois mal), et on en imprime la quantité qu’on veut. Le poster a généralement tellement de tirages qu’il est inutile de les compter ou de les nommer. Il n’a pas de côte, et son prix dépend de sa qualité (ou des droits) (ou de l’honnêteté du fabricant) (ou du volume commandé) (ou de…pardon ?).

Tout n’est pas reproduit, pour les raisons énoncées ci-dessus, auxquelles s’ajoutent des contraintes de quantité / rentabilité du tirage, dont l’équation reste quelque peu mystérieuse…

Voili voilou. Et ben merci de votre attention ! si vous êtes arrivé au bout, vous êtes un vrai ! Bravo !

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